28/01
2022
par Mohammed Tahib

Un voyage dans l’espace public

Je m’appelle Mohammed, j’ai participé au projet d’Alter Medialab qui produit de l’information sur les questions sociales en Belgique. Le titre du projet : Un voyage dans l’espace public : De l’autre côté du trottoir. Je vous présente une pensée avec histoire amusante : La dignité humaine passe par avoir un toit, et non pas par être sans toit dont la vie se rend invivable. Dans l’histoire il y a 3 rôles : un radin, un SDF et 5 journalistes.

1. A Bruxelles, un radin a créé une règle : dépenser des centimes entraîne dépenser des euros, ainsi de suite, alors il ne faut pas dépenser des centimes. Quand il veut acheter quelque chose il reste le dernier dans la file pour garder son argent le plus longtemps possible.

Il a remplacé son nom sur la sonnette de sa maison par « Attention Corona » pour que personne ne sonne chez lui afin d’économiser même quelques centimes d’électricité et une tasse de café.
C’est un restaurateur bien connu, non pas pour sa nourriture, mais pour son avarice, il ne tolérait même pas ceux qui voulaient juste profiter de l’odeur appétissante de son barbecue.
Il a suivi gratuitement chez Alter Brussels la formation de : Guide Interculturel.
Il préfère aller à Singa Belgium car toutes les activités sont gratuites.
Toujours il attend avec impatience que Mme Zahia lui offrir ses gâteaux délicieux.
Le radin aime que Mrs Morad et Karim lui invitent au Delirium Village, le grand café Bruxellois interculturel pour passer des moments inoubliables.

2. Un sans-toit qui dormait parfois dans l’occupation Hospitalière à Saint-Gilles, parfois à l’occupation Boiler à Laeken et parfois dans la rue.

Il était suivi par Transit, le centre d’accueil et d’hébergement d’urgence.
Quand il allait à Liège, il consommait de la drogue à la salle de conso.
Il prenait sa douche au bus de Rolling Douche et lavait ses vêtements chez Bulle bus.
Il louait une consigne à DoucheFLUX à Anderlecht en recevant un DoucheFLUX Magazine.
Une chercheuse, l’avait informé du manque de toilettes publiques, raison pour laquelle qu’il marchait beaucoup pour utiliser une toilette publique dans la gare de Midi en payant 60 centimes.
Il est soutenu par l’ASBL Dune. Il était habitué à avoir des infos auprès de Bruxelles Nous Appartient.
Après une balade, il avait faim mais comme il était pauvre, il ne possédait qu’un euro qui lui permettait uniquement d’acheter du pain, il eut l’idée de ne pas le manger seul mais tout près du restaurant du radin pour profiter de l’odeur de la nourriture qui lui semblait délicieuse. Dès que le pauvre eut fini de manger son pain avec l’odeur, le radin sortit en disant : « Encore un squatteur! ». Il répondit : « Je n’occupe pas ton resto, à Bruxelles il y a 5313 sans-toit et mal logés et il y a environ 30 000 logements vides. Il n’y a pas de solution définitive au sans-abrisme. » Le radin l’empêcha de partir et lui demanda de payer la bouffée d’air. Le sans-abri, surpris, répondit qu’il était assis dans un lieu public et non au restaurant.
Le radin en raison de son avarice n’accepta pas la réponse du précaire et insista pour qu’il paye 4 euros. Le sans-toit dit à l’avare que l’odeur n’avait pas de valeur et qu’elle n’était pas au menu du resto. Le radin ajouta que certes l’odeur n’était pas dans le menu mais était inscrit dans la tradition, un menu écrit et un menu oral.

3. Cinq journalistes de l’Alter Medialab étaient assises sur la terrasse du resto. Elles avaient assisté à la scène. Elles ont essayé de persuader le radin en lui disant que si le pauvre avait 4 euros en poche, il allait acheter un snack. Une idée germa dans l’esprit d’une journaliste.

Elle sortit de sa poche 2 pièces de 2€, referma son poing sur les pièces et agita la main. Les pièces s’entrechoquaient. Elle dit au radin: « Vous avez pris le son de 2 euros que vous êtes entendu comme prix de l’odeur que le sans-abri a consommé avec le pain, vous êtes donc remboursé ». Elle remit les 4€ dans sa poche, régla le problème, les cinq journalistes repartirent avec le précaire en laissant l’avare étonné et pris à son propre jeu.
Écoutez l’histoire de Mohammed dans l’émission radio de clôture du projet  » De l’autre côté du trottoir ».

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