Destination ailleurs

Si l’immigration est un sujet important en Belgique, on a tendance à oublier que le trajet inverse se fait aussi. Des Belges quittent aussi le territoire pour trouver du travail. Souvent jeunes, ces personnes ont un grand nombre de démarches à effectuer pour s’expatrier. À cause de la crise économique, il n’est pas non plus évident de trouver du travail à l’étranger. Heureusement, certaines associations existent. Elles peuvent leur venir en aide. P

De nos jours, l’accès à un emploi semble engorgé. De nombreux Belges décident cependant de ne pas se tourner les pouces, cherchant par tous les moyens à accéder à cette denrée rare. Parmi ces moyens, l’émigration est fréquemment envisagée.

Selon l’UFBE (Union francophone des Belges à l’étranger), il y a environ 400.000 Belges expatriés à l’heure actuelle. L’émigration n’est cependant pas forcément un choix. Un certain nombre de gens, ne sachant plus à quel emploi se vouer, sont parfois contraints de quitter leur propre pays. Audrey Leenaerts, responsable de la cellule Emploi d’Actiris International, déclare: «Le public que nous rencontrons est assez diversifié, mais pour les jeunes, il s’agit souvent – mais pas toujours – de jeunes qui ne trouvent pas d’emploi en Belgique, car ils n’ont pas assez d’expérience ou pas assez de connaissances linguistiques. Dès lors, un premier job à l’étranger apparaît comme une expérience extrêmement valorisante.»

Qui part où?

D’après l’UFBE, les domaines les plus touchés par l’expatriation des Belges sont ceux dans lesquels les débouchés sont peu nombreux: la médecine, l’économie, l’architecture etc. Les candidats au voyage se tournent alors vers d’autres pays, principalement ceux limitrophes à la Belgique. Il peut aussi s’agir de l’Amérique du Nord ou les anciennes colonies.

Selon un document officiel du SPF Affaires étrangères datant de juillet 2014, la ville la plus prisée est Paris, avec 70.384 Belges. Suivent La Haye (34.334), Lille (22.390), Luxembourg (21.310) ou encore Londres (24.531). Si on sort d’Europe, Montréal, au Canada, en compte 9.394.

L’expatriation, une vraie bonne solution?

Seulement, avec la crise économique actuelle, le problème du chômage n’est pas moins présent à l’étranger qu’en Belgique. Et s’expatrier ne résoudra pas forcément le problème du chercheur d’emploi. C’est ce que connaît Tim Horrion, jeune Belge de 23 ans. Après avoir fini ses études en 2013, Tim part à l’assaut du Canada pour un an. Il est armé d’un diplôme technico-commercial et spécialisé dans l’informatique. Il voit toutefois son avenir professionnel en Belgique aussi bouché que le ring de Bruxelles un lundi matin: «Je n’avais pas envie de rester en Belgique et de trouver du boulot directement, car je savais que mon dernier stage n’aboutirait pas sur une offre d’emploi et que je galérerais pour trouver du boulot. Donc je me suis dit que j’allais séjourner un moment au Canada, [où je pouvais en plus] améliorer mes compétences en anglais.»

Parti la fleur au bout du diplôme, il doit, malheureusement, très vite déchanter une fois arrivé au Canada. Dans la branche qu’il affectionne, les possibilités de trouver un travail sont tout aussi étroites qu’en Belgique. S’ensuivent une série de boulots dans le secteur du tourisme, où il s’occupe notamment de l’accueil et du bar en auberge de jeunesse. «Du boulot pour survivre, si on peut dire, des petits jobs pour jeune, car je me suis vite rendu compte que trouver du travail au Canada, en tout cas dans ma branche, c’est tout aussi difficile qu’en Belgique», affirme-t-il.

La principale difficulté pour trouver un job à l’étranger, nous dit Audrey Leenaerts, c’est le «manque de réseau sur place (d’où l’intérêt à passer par nos services [et] nos conseillers en mobilité). Pour le reste, les outils de recherche d’emploi (CV, lettre de motivation…) doivent correspondre aux usages locaux et être traduits dans la langue locale. La question de la communication de toutes les infos utiles concernant un départ à l’étranger (sécurité sociale,…) est essentielle en vue de sécuriser les parcours de mobilité. Nos conseillers se chargent à ce sujet d’informer largement les candidats intéressés par une mobilité.»

Une marche à suivre complexe

Pour permettre à ces personnes de s’expatrier, de nombreuses associations leur viennent en aide, comme Actiris ou l’UFBE. Elles les accompagnent tout au long de leurs démarches.

Depuis le début de l’année, près de 2.000 personnes se sont inscrites aux activités collectives organisées par Actiris International. Une fois inscrites, les personnes intéressées par un emploi à l’étranger obtiennent l’accès à une série d’offres d’emploi. «Les conseillers en mobilité rencontrent les candidats avant de partir, mais pas après sauf si soucis rencontrés ou demandes particulières du candidat», précise Audrey Leenaerts.

L’UFBE, qui aide aussi ces personnes, fournit un document résumant les démarches à suivre pour aiguiller les intéressés. Si on en croit l’UFBE, celui qui désire travailler à l’étranger doit notamment, au niveau des formalités fiscales, clôturer ses comptes avec les contributions belges. Pour ce qui est des formalités auprès de la commune, le futur expatrié doit effectuer sa radiation des registres de la population, tout en gardant sa carte d’identité et son permis de conduire belge, ce dernier étant à conserver dans le nouveau pays. Toutefois, il lui faudra obtenir un permis international de conduire auprès de la commune avant de se faire radier. Il doit aussi recevoir un passeport belge, indispensable pour se rendre en dehors de l’EEE (1), dont la durée de vie est de cinq ans et coûte 78 euros, auxquels s’intégrera le coût de la taxe communale.

Mais la carte d’identité et le passeport belges ne suffisent pas. Il lui faut également demander sa carte d’identité de Belge à l’étranger auprès de l’ambassade ou du consulat de Belgique dont il relève. De même que le visa pour ceux qui sont allés dans un pays hors EEE.

 

 

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