Inégalités à la maison des enfants « Le Compas »

Les enfants et les jeunes n’attendent que de vivre des découvertes dans tous les éléments de leur quotidien. Mais il va sans dire que, dès le plus jeune âge, les inégalités se profilent. Certains vivent avec un jardin, d’autres ont à peine un balcon. Certains ont des activités après les cours, d’autres ont besoin de soutien scolaire. Mais, depuis l’épidémie de Covid-19, le fossé s’est drastiquement creusé entre les milieux.

Hayat, responsable de la maison des enfants « Le Compas » à Anderlecht, a tout fait pour maintenir un service à disposition, tant pour les parents que pour les enfants. Tout un travail d’organisation pour trouver des solutions, afin de redonner une bouée d’air à ceux qui n’y avaient pas accès durant le confinement. Mais une mobilisation qui peut provoquer comme une suffocation dans le chef de ceux qui y travaillent. Pas de réglementation claire, des idées et des suggestions, mais peu de subsides pour les faire aboutir. Des besoins clairs, mais des consignes floues. Ce reportage est une occasion de se plonger dans une réalité de débrouillardise, malgré les obstacles.

« SOUTENIR SANS ÊTRE SOUTENU », HAYAT, ANIMATRICE EN CHEF

Hayat nous relate ce que cela peut provoquer de soutenir sans être soutenu. Les disparités que l’on remarque créent des besoins différents. Mais comment répondre à ces besoins? Quand se met-on en danger par rapport à la menace épidémique? Est-ce grave de fermer les yeux sur certaines transgressions lorsque l’on mesure le bien-être qu’elles procurent? C’est un dilemme constant auquel les éducateurs doivent faire face et qui, en fin de compte, représente une véritable charge mentale pour eux. «Pendant le confinement, on n’allait pas les lâcher », nous dit Hayat. Au sein de cette maison des enfants, tout a été mis en place pour répondre tant à des besoins matériels qu’à des besoins davantage liés au moral, comme l’accès au jardin ou le besoin de contacts via des dé s en vidéo.

Les enfants sont attachés à une série d’éléments physiques : la vue d’un visage complet, un sourire, des câlins réconfortants, les explosions de joie. Les distanciations sociales sont respectées au maximum, mais « ce n’est pas toujours évident de dire non », nous explique Hayat. •

  • Les moments de complicité sont uniques, surtout quand on sait ce que les animateurs apportent aux enfants. Et pourtant les animateurs sont en constante hésitation entre les besoins des enfants et le respect des règles Covid. Ici on témoigne d’un moment de rapprochement lors de la pause de midi autour d’une vidéo de foot, où l’animateur prend le rôle d’un grand frère lors d’un instant privilégié.
  • Passer d’un isolement complet lors d’un con nement à une resocialisation partielle ne doit pas être facile pour un enfant. Dans le cas présent, certains aiment mieux un combat d’OXO en duo plutôt qu’une activité de groupe. On le voit, la demande auprès des animateurs n’est plus la même : il ne s’agit plus de veiller à l’animation en soin, mais bien au bien-être individuel au sein du groupe et d’avoir les moyens et le personnel pour répondre à ce e demande.
  • Les enfants sont exposés à tant d’informations plus ou moins claires sur le Covid qu’on remarque qu’ils s’imposent mutuellement les consignes sanitaires. Conscience de la menace ? Bienveillance ? Obligation de pouvoir continuer à pro ter des activités ? Quel que soit le motif, ils collaborent à leur manière
  • Les espaces verts où l’on est libre de jouer, de courir sont relativement rares dans le quartier de Cureghem. Le jardin que la maison des enfants « Le Compas » met à la disposition des enfants est une bouée d’air frais pour ceux-ci, un moment exceptionnel, une opportunité. Un enfant explique que le parc où il va souvent quand il ne peut pas aller au Compas s’appelle la place Clemenceau. Une place où il n’y a pas d’arbres, de verdure, juste un terrain de basket et quelques infrastructures de sport.

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